Raid dans le désert du Sahara ,une bouffée d'air incroyable.

A perte de vue, le désert saharien déroule ses dunes. 5 000 km d'ouest en est , c’est l’alternance de plaines désertiques parsemées d’herbes et divers végétaux et de cordons dunaires. Le tout ne se parcourt qu’à dos de dromadaires ou en puissants 4×4 comme nous .
J'ai eu la chance de partir avec mon papa ,un baroudeur fou du désert depuis plus de 40 ans : 17 Raid en Libye , 35 fois la Tunisie et le Maroc 15 fois l’Algérie etc ...Je me suis donc lancé dans un Raid qui allait durer 7 jours ou j'allais être confrontée à la nature ,à des panoramas extraordinaires mais aussi à moi-même.
Alors que personne n'y croyait ,ni moi d'ailleurs, j'ai osé affronter ce défis que j'ai relevé avec tant de courage et de bonheur.
Foncer, s’enfoncer toujours plus dans le désert. Très rapidement, la civilisation s’effiloche. Le temps se contracte, l’espace se dilate. « C’est désert, ici ! » serait-on tenté de dire.
J'ai été tellement émerveillée que je n'arrive pas à expliquer le bonheur qui m'a traversée durant ce parcours lunaire.

Voie lactée et silence assourdissant
Je croix que c'est ce que je garde le plus en mémoire. Selon les endroits, l’heure du jour et la lumière, les dunes explorent toutes les nuances de l’ocre : rose, abricot, jaune, rouge.
Monter des dunes entre 7 et 50 mètres relève d'un exploits pour moi.
16 h , C’est l’heure du bivouac. Le sable d’une incroyable finesse glisse sur la peau. Où planter sa tente ? Là, sur le sommet d’une dune ? Ici près d’un buisson ou plus loin, dans un creux ? Il faut faire vite, le jour ne tarde pas à tomber sous ses latitudes. A 18 heures, il fait déjà bien sombre.
La nuit d’encre et la voie lactée approfondissent encore le silence qui en devient assourdissant. Voir le plafond d'étoiles comme une peinture avec une voie lactée tellement immense que l'on ne peut le vivre que dans le désert, en haute mer, ou alors en haute altitude.
Je me suis perdue dans cette immensité ,à chercher une étoile filante afin de faire un vœux ,allongée sur ma chaise, j’étais si bien.
Quel silence ,les oreilles bourdonnent de n’avoir rien à se mettre dans le tympan.
Le petit matin révèle que des milliers de marathons des sables se sont courus pendant la nuit. Le scarabée bousier a surpiqué la dune, en long, en large et en travers, et parfois en zigzag, avec ses pattes dentelées. Par petits bonds, le scorpion est descendue tout schuss, pleine pente. Le renard des sables a préféré monter en oblique. Tout ce petit monde a disparu avec les premières heures du jour. Seuls le soleil qui se levé ,préside aux destinées de ce royaume d’ocre et d’azur.
Je ne me suis jamais sentie autant apaisée, sans penser à rien sauf au jour suivant .
Plus rien n'a d'importance car nous vivons l'instant présent. C'est ce qui fait la magie du désert ,on oublie tout même quel jour nous sommes .
Je me suis évadée dans ce paradis silencieux et je compte les jours avant de repartir laba.
